Aux premiers bourgeons de fleurs, nombreux sont ceux qui sortent leur panoplie de produits ménagers. Nettoyer les vitres pour laisser entrer le soleil ou encore décaper l'intérieur du frigo pour y accueillir les premiers légumes du printemps, est-ce vraiment une bonne idée? Et le nettoyage est-il vraiment un moyen d'empêcher les maladies de nous atteindre? Selon la BBC, il ne faut pas confondre propreté et bonne hygiène.
La pandémie de Covid a intensifié le ménage des foyers: en désinfectant le moindre centimètre carré de nos appartements, nous avons tenté d'éradiquer le potentiel virus présent. Mais Sally Bloomfield, présidente de l'International Scientific Forum on Home Hygiene, s'inquiète de ces nouvelles habitudes. Frotter le sol de manière obsessionnelle plutôt que développer des pratiques d'hygiène efficaces fait partie des habitudes qui la préoccupent.
«Les gens ont développé une obsession pour la propreté comme moyen de se protéger des germes, observe Bloomfield. Il semblerait que cette confusion soit dans notre ADN. Nous avons évolué avec un réflexe de dégoût pour tout ce qui est sale ou qui sent mauvais.»
Pourtant, l'hygiène et la propreté sont deux choses bien distinctes. «La propreté, c'est donner l'impression qu'une surface est propre, en aspirant ou en lavant. L'hygiène concerne la protection contre des microbes néfastes», explique-t-elle à la BBC.
Selon la spécialiste, nous devrions tous pratiquer «l'hygiène ciblée», afin de savoir lorsque des microbes nuisibles ont le plus de risques de se développer. Manipuler de la viande crue, aller aux toilettes ou toucher un animal en font partie.
Est-il vraiment nécessaire de désinfecter toutes les surfaces?
Une étude de la Royal Society for Public Health du Royaume-Uni a révélé que de nombreuses personnes confondent l'hygiène et la propreté. Pour 61% d'entre elles, toucher les mains d'un enfant ayant joué dehors augmenterait les risques de développer des microbes.
Pourtant, la même organisation explique que les risques de contracter des maladies ne sont généralement pas dans les endroits considérés comme sales, mais plutôt dans la nourriture contaminée ou les animaux domestiques.
De plus, ce qui considéré comme sale peut être bénéfique. À la fin des années 1980, l'épidémiologiste David Strachan a ainsi démontré que les bébés exposés aux germes développent un meilleur système immunitaire et une meilleure résistance à certaines allergies que ceux qui ne le sont pas.
Selon Graham Rook, professeur émérite de microbiologie médicale à l'University College de Londres, «nous devrions tous être en contact avec le microbiote de nos mères ainsi que notre environnement naturel. Si on ne le fait pas, on risque de développer des troubles immunorégulateurs, comme des allergies. Ces organismes mettent en place les mécanismes qui régulent notre système immunitaire.»
Être en contact avec de la saleté n'est donc pas un manque d'hygiène. Au contraire, elle permet de fortifier notre système immunitaire! 2023-03-28T04:31:26Z dg43tfdfdgfd