DéFINITION : « A PRIORI » OU « à PRIORI », QUE FAUT-IL éCRIRE ?

Que signifie « a priori » ? Comment s’écrit ce terme ? On répond à toutes vos questions dans cet article

Français - Que signifie « a priori » ? Comment s’écrit ce terme ? On répond à toutes vos questions dans cet article

En voilà un drôle de terme, que l’on voit écrit à toutes les sauces : « apriori », « aprioris », « a priori », « a priori », « à priori »… Ces termes ont-ils le même sens ? Et surtout, comment choisir entre ces différentes versions ? A priori, c’est un peu compliqué… mais pas tant que ça, vous allez voir.

Le mot et la locution

Oublions pour le moment l’orthographe et la typographie pour clarifier une chose : il existe un mot et une locution. Tous deux sont dérivés du latin « prior », qui évoque ce qui vient en premier. Le mot « priorité » partage également cette origine.

  • Le mot « a priori » désigne un préjugé (souvent, mais pas nécessairement négatif) :
  • J’avais des a priori contre lui, mais finalement, il est charmant.
  • Les chats sont pleins d’a priori sur les chiens.

La locution « a priori » désigne un parti pris de départ, fondé sur des données déjà connues, mais susceptible de changer :

  • A priori, votre proposition me convient, mais il faut discuter des détails.
  • Le public sera a priori au rendez-vous, mais la pluie pourrait en décourager certains.

D’accord, mais comment ça s’écrit ?

Une fois n’est pas coutume : comme vous voulez… ou presque.

  • Comme il s’agit d’un terme latin non modifié, donc d’un mot en langue étrangère, les puristes préconisent l’emploi des italiques, sans accent : a priori.
  • Comme le terme est présent dans les dictionnaires, donc passé au français, on peut toutefois l’écrire en romain, toujours sans accent : a priori.

Dans les deux cas ci-dessus, le mot est invariable : un a priori/a priori, des a priori/a priori.

Les choses se corsent en 1990, avec la réforme orthographique de l’Académie française, qui élargit les usages. On lit partout que celle-ci ajoute les orthographes suivantes :

  • Apriori, en un seul mot (et avec un « s » au pluriel).
  • À priori, en deux mots, mais avec un accent sur le « a » (et toujours invariable).

Ce qui est assez surprenant, c’est que si on se réfère au texte de ladite réforme, seul « apriori(s) » est proposé. D’où sort, alors, « à priori » ? Probablement d’un mésusage si fréquent qu’il a fini par être admis. Ni le Dictionnaire de l’Académie ni le Robert n’en font mention, mais le Larousse l’atteste (et, bizarrement, l’attribue à la réforme).

Alors, que faire ?

Morale de l’histoire : a priori, vous l’écrivez bien comme vous voulez, à condition de n’appliquer la marque du pluriel qu’à « apriori(s) » et, bien sûr, de vous tenir à la même forme au sein d’un même texte.

2023-06-01T05:59:15Z dg43tfdfdgfd